Une Journée avec Lionel Soukaz



In&Out poursuit son travaille d’illustration de la mémoire cinématographique queer en proposant  plusieurs films de Lionel Soukaz, tournés dans l’esprit de la libération sexuelle des années 70 et considérés comme les premiers films français ouvertement gay. Une soirée en deux temps et quatre films en présence de Lionel Soukaz.


Lionel Soukaz offre par son oeuvre un incroyable témoignage filmé sur l’esprit d’une époque, portée par un grand souffle de liberté. Cet auteur inclassable et précieux, c'est encore le philosophe René Scherer, compagnon de Guy Hocquenghem, qui en parle le mieux : 

« Auteur rare et secret, Lionel Soukaz restera toujours certainement du côté de cet art qui n’a pas besoin de consensus et s’en offenserait plutôt. Non qu’il recherche la difficulté ou l’hermétisme, mais parce qu’il refuse toute censure et surtout toute autocensure qui déjà, dès avant la réalisation, est une entrave à l’élan, à l’envol.

 (...) Auteur secret, peu projeté, peu connu. C’est là sa gloire et le bonheur de qui le découvre. Surtout aujourd’hui, peut-être, maintenant que les années de fièvre et de ferveur créatrices sont derrière nous et que voici venu le temps des normalisations, y compris celle de l’anormal, et celui des désabusements.

 Alors, c’est avec stupeur puis jubilation qu’on reçoit en pleine figure ces feux d’artifice, ces coups de poing.

 De ces incandescences du désir, il y a un foyer, dans ces glaces de voyages sans retour, des pôles, dans ces déserts de l’amour, des lignes de fuite. Et je les trouve, sans trop les chercher, dans l’éblouissante trilogie que composent, autour des années 80 Ixe (1980), Maman que man (1982), Race d’Ep (1979). À quoi il faudra ajouter, comme arrière-fond, source et constant répertoire les Boys Friends et Le Sexe des anges (1975-1977) foisonnants d’émois érotiques, et, comme mise au point, signature, prolongements dans le temps pour comprendre et se souvenir, les plus récents travaux de l’an 2000, Journal vidéo, Vivre halluciné, Amor, Vers l’Inde, cette dernière, extraordinaire méditation abstraite. » René Scherer